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Faut que j'vous dise

Faut que j'vous dise
  • Blog composé de billets d'humeur sur la vie quotidienne de son auteur, mais aussi sur l'actualité. Il comporte également des rubriques, celle de Super Sponge Girl ou encore un recueil décalé de "pensées philosophiques".
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12 juillet 2022

Faut que j'vous dise, rien n'a changé

Relire ce texte. Réaliser que près d’un an après, rien n’a changé.

Un autre adieu a eu lieu. Toujours avec lui. Et chaque fois un retour. Mais toujours en étant que le second choix, l’option, celle qu’on ne choisit pas mais qui est gardée sous le coude.

 

Le schéma reproductif, la reconduction des erreurs. L’incapacité à tourner cette page.

 

Et pourtant, j’ai essayé. Et j’essaie encore. Rien n’y fait.

 

D’autres rencontres. Toujours des déceptions. La solitude. Ma vraie compagne, celle qui ne me quitte pas.

 

Au milieu des autres tourments qui jalonnent mon existence. Le fond est toujours présent, toujours proche, trop proche. Il reste attrayant. L’ivresse des profondeurs, certainement. L’obscurité, le vide, l’abandon.

 

Près d’un an et j’en suis toujours au même point. Je ne flotte pas. Je me débats dans mes eaux troubles. Perdue entre deux eaux. Je ne parviens pas à me décider. Me laisser couler ou remonter.

 

Il faudra bien choisir. Quelques bouées m’attirent encore vers la surface (quand elles ne contribuent pas à me faire couler !). Cela ne suffit pas toujours. Mes lests sont lourds. Trop lourds parfois.

 

Rejet. Abandon. Echec. Seuls des mots négatifs me viennent à l’esprit. Je me maudis, me vilipende d’échouer dans ma démarche. Les larmes ne suffisent plus à apaiser. La sueur non plus. Un besoin de marquer, de contrôler.

 

Je dois me résigner. Lâcher prise. Abandonner.

 

desespoir

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14 août 2021

Faut que j’vous dise, il faut se laisser couler

 

se laisser couler

Parfois, la vie vous donne des claques. Parfois, c’est souvent.

Cette fois, c’était prévisible. Et bien que je me sois rendue compte de l’existence de cette claque à venir depuis longtemps, elle fait mal quand même. J’ai senti toute sorte de choses. Du positif, du négatif. De l’envisageable, de l’impossible, du compliqué, de l’imaginable. Mais le doute était toujours là.

J’ai un seuil de résistance important. Cela me l’a encore prouvé. J’ai eu envie de lâcher, plusieurs fois. J’ai commencé à le faire, plusieurs fois aussi. Mais toujours avec ce fond d’espoir, ce besoin désespéré que les choses s’améliorent et que tout aille bien.

Et puis, il y a eu des signes. Des signes qui annoncent le changement (la nouvelle lune d’août, des messages dans mon fil d’actualité, ma nouvelle coupe de cheveux !). Alors, je me suis dit que je devrais les écouter. J’ai écrit. Un long texte. Pour dire ce que je constatais, ce que je ressentais, ce que je méritais. C’était un texte d’au revoir car j’espérais que ce ne soit pas un adieu.

Sa réponse fut un adieu. Un adieu qui m’est douloureux. Quelqu’un a réussi là où j’ai échoué. Je sais que je ne devrais pas voir les choses ainsi, me remettre en question, perdre en estime de moi car il n’a pas voulu de moi mais veut donner sa chance à cette nouvelle rencontre. Je méritais mieux que lui. Je n’étais pas la bonne pour lui. Je le savais depuis le début. Si je l’avais été, il aurait voulu essayer et voir où ça le menait avec moi.

Je suis meurtrie. Je suis blessée. Ce sentiment que jamais je ne donnerai envie à quelqu’un de voir où ça mène. Le sentiment de rejet accompagné de la peur de la solitude me gagnent. Un duo qui fait mal.

Je crois qu’une fois encore, il va me falloir toucher le fond. Un nouveau fond. Il va falloir se laisser couler. Emportée par la douleur, la peur et tous ces sentiments négatifs qui m’envahissent.

 

Se rappeler. Se souvenir que j’ai déjà touché le fond, un fond profond. Que je suis remontée. Pas jusqu’à la surface mais je l’ai vue, je l’ai effleurée. Se souvenir que je suis capable de remonter. Que ce fond est moins profond, moins sombre. Se souvenir que je suis forte. Savoir que je peux pousser du pied, seule. Que j’ai cette capacité de remonter sans aide. Et sur le trajet qui me ramènera vers la surface, trouver des bouées, des choses auxquelles me raccrocher, pour m’accompagner. Se rappeler que ce sont les mouvements de mon corps qui m’aideront à revoir la lumière.

10 août 2021

Faut que j’vous dise, je suis perdue entre le masculin et le féminin

Comme une façon de noyer le poisson, de détourner notre attention. En cherchant la bonne orthographe d’un mot, j’ai appris au détour d’un article de Libération que le sujet faisait débat. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je soulève ce genre débat, comme dans cet article audacieux datant de 2018.

 

Ainsi donc, je m’étais, il y a plusieurs jours, insurgée en tombant sur un article de la ville qui m’emploie qui orthographiait le pass sanitaire avec un « e », soit passe sanitaire. Diantre ! Mais quelle est cette erreur, m’écriais-je ?! Avec un « e », ce mot me semble avoir une tout autre signification, surtout s’il devient féminin. J’en cherche la définition et quand le pass se féminise, il semble signifier d’autres choses que son pendant masculin. Je crie donc au scandale (mais pas trop fort, on ne sait jamais).

 

De nouveau, je tombe sur cette orthographe féminisée. Je ne suis pas une personne fermée qui pense avoir toujours raison (même si c’est bien souvent le cas !) et je suis saisie d’un doute (bien m’en avait pris de ne pas crier trop fort). Je pars en quête de plus d’explications et tombe donc sur cet article qui m’informe que je ne suis pas la seule à ne pas savoir et qu’il ne s’agit pas là de la seule hésitation. Doit-on écrire « pass » ou « passe » ? Est-il féminin ou masculin ? Est-ce que l’on doit dire le ou la COVID ? En ces temps où ces mots sont employés quotidiennement, on ne sait plus quoi dire, quel déterminant employer.

 

Un débat en chasse un autre. Ainsi, la question de l’orthographe de « pass.e » nous ferait presque oublier les autres sujets qui agacent les français. Plus encore, il en ferait presque oublier un sujet qui divise la France depuis des années. Faut-il dire « pain au chocolat » ou « chocolatine » ?

 

Pour ma part, hier encore, j’étais face à une différence d’emploi de déterminant qui me perturbe. Depuis mes plus jeunes années, je l’ai toujours mis au masculin mais je me suis retrouvée entourée de personnes qui emploient le féminin. Le doute m’habite. Alors, une fois encore, je vous sollicite et je pose les vraies questions qui intéressent les français. Au risque de soulever des colères, de briser des familles, des couples ou des amitiés. De mettre à mal les commerces, de voir les gens descendre dans la rue. Mais tant pis, j’assumerai.

Dit-on « le » ou « la » Nutella ® ?

 

doubt

30 janvier 2021

Faut que j'vous dise, ma vie est une oeuvre d'art

Seulement, elle ressemble davantage à un Picasso qu’autre chose. Déstructurée, chaotique, où tout se mélange, semblant ne ressemblait à rien. Pourtant, du chaos et du désordre peut naître la beauté.

 

Bien souvent, j’ai l’impression d’être Le cri de Munch face aux affres de ma vie. De ce fait, j’ai le sentiment de ressembler à La colonne brisée de Frida Kahlo, tant mes souffrances et douleurs me rongent, me détruisent, me brisent.

le cri munchfrida-kahlo-colonne brisée

 

Dans les moments de doutes et de désespoir, je me sens tel Le voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich. Seule face aux tourments, aux éléments déchaînés sur lesquels on n’a aucun pouvoir. Oh, je ne suis pas complétement seule. D’abord, parce que j’ai mes deux virus personnels qui n’hésitent pas à se rappeler à mon bon souvenir à base de « Maman ! » ou de dispute entre eux dès que je ne suis plus dans la pièce. Parce que ma liberté commence… ben, même pas quand je suis aux toilettes puisque ma fille y vient pour me rapporter les vilains mots de son frère ! Ensuite, parce que j’ai encore un peu de famille pour me soutenir et me rappeler que j’ai encore quelques racines. Enfin, parce que j’ai des amis formidables avec qui me plaindre, pleurer mais aussi rire, partager, échanger et être moi, sans me prendre la tête. Dans ces moments partagés avec tous ces êtres qui m’entourent, la légèreté de l’instant peut m’envahir. La douce chaleur de leur présence se pose sur moi comme les touches de soleil viennent toucher les protagonistes du Bal de Moulin de la Galette de Renoir en perçant les ombres.

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Mais je continue à me sentir seule. Là où je m’imagine vivant Le baiser de Rodin ou de Klimt, les hommes ne semblent me voir que comme L’origine du monde de Courbet ou Le viol de Magritte. Certes, je ne suis pas forcément classique et présente plutôt un penchant pour le surréalisme. Mais l’est-ce tant de préférer vivre une relation un peu comme L’amour à l’espagnole de Jean-Baptiste Le Prince ou dans une œuvre Keith Haring plutôt que de n’être que Le Verrou de Fragonard ou ce que représente La valse de Camille Claudel.

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Et si l’amour ne vient plus jamais à ma rencontre, peut-être finirai-je avec ma vieille pote comme Les vieilles ou Le temps de Goya plutôt que comme un portrait de James McNeill Whistler !

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Ps : J’aime bien la sélection de ce blog.

 

 

 

 

 

26 janvier 2021

Faut que j'vous dise, je suis blessée

 

Il semble que ma souffrance soit vouée à ne jamais prendre fin. Et puisque la douleur émotionnelle et psychologique ne suffit pas, je subis désormais les affres de la douleur physique.

Sournoise, elle est venue m’attaquer dans toute ma vulnérabilité. Alors que j’étais sur mon lieu de travail, en plein traitement de document, je fus prise d’un irrépressible besoin de soulager une démangeaison. Tout cela était sans compter un jean épais qui ne me faciliterait pas la tâche. Mon doigt a ainsi rencontré un obstacle plus fort que lui. Un obstacle qui, non content de l’empêcher de me soulager, le plia, le retourna. Du moins, retourna une partie de lui au-delà de ses limites. C’est ainsi que je fus saisie de cette douleur qui nous prend par surprise. Je ne pus que constater les conséquences de ce retournement à la vue de mon majeur ensanglanté. Ce majeur que j’ai dû habiller d’un pansement pour éviter de laisser ma trace sur les documents et faire craindre à mes collègues comme aux usagers un risque de contamination en ces temps plus que troublés.

Cette nouvelle blessure de vie m’aura appris qu’il est plus risqué qu’on ne le croit de se gratter le séant !!

 

doigt meurtri

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6 janvier 2021

Faut que j'vous dise, c'est l'histoire d'un P coincé

Au secours, au secours ! Je suis coincé !

Ca fait trop longtemps que ça dure. C’est plus possible. Je suis tout serré. Nous sommes une accumulation de P. Nous ne demandons qu’à sortir, à nous extraire de là. Je rêve d’évasion, d’envolée, de déployer des ailes imaginaires et de profiter de l’interstice d’une fenêtre ouverte pour m’échapper furtivement comme nous savons si bien le faire. Mais il semble que nous soyons condamnés à rester ici. On ne nous laisse pas sortir, c’est le bouchon. Parfois, rarement, un P s’enfuit. Alors j’imagine que la fin du calvaire approche. Mais que nenni, un autre P vient prendre sa place, car un P peut toujours en remplacer un autre. Pourquoi sommes-nous ainsi privés de liberté ? Pourquoi ne séduisons-nous pas ? Sommes-nous dérangeants, incommodants ? Il me semblait toutefois que nous parvenions parfois à faire sourire certains. Et pourtant, nous sommes retenus contre notre gré. C’est honteux de nous séquestrer de la sorte ! Pour la libération des P !!

 

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20 décembre 2020

Mère indigne ?

Depuis que le père de tes enfants et toi-même êtes séparés, tu es passée de « Mais si tu es une bonne mère » à « Les enfants m’ont dit que… » sur un ton de reproche.

Car bien sûr, tout ce que rapporte les enfants est toujours un récit fiable des évènements avec des paroles restituées de façon exacte et clairement replacées dans le contexte afin d’être correctement interprétées. Dans ce cas, à la lumière de cette vérité sur la parole de nos progénitures, tu ne peux que croire mon enfant quand il t’explique que son géniteur lui a interdit l’accès aux commodités pendant une certaine durée un après-midi, alors qu’il devait urgemment s’y rendre. Et donc, à ton tour, tu devrais t’insurger, t’offusquer et manifester ton mécontentement, voire ton choc face à l’horreur de la situation en utilisant du vocabulaire tel que inadmissible, inacceptable. Car naturellement, tu prends pour argent comptant tout ce que raconte l’enfant de parent séparé.

 

Car là où il te faisait confiance, les choses dans lesquelles il n’avait jamais fourré son nez, ce que tu faisais pour et avec eux qu’il regardait de loin. Désormais, il y met de la méfiance, du jugement, de l’accusation. Il cherche la petite bête pour pointer du doigt dès que possible ton incompétence. Pour te faire douter voire culpabiliser.

Parce que du haut de son statut de père qui voit ses enfants environ toutes les 4 semaines pendant en moyenne 4 jours et demi sur un temps dépourvu d’activité scolaire et de lever aux aurores, il peut juger de ce que tu fais mal toi qui a les enfants H24 pendant les semaines scolaires, qui doit les lever chaque matin, préparer les repas, penser à racheter les culottes que ta fille cache, les conduire partout tout en les éveillant culturellement, artistiquement, musicalement, développement durablement, etc.

 

Car on est si facilement redoutable avec soi-même (« tu n’es qu’une merde », « une mère indigne », « une incapable », « regarde il pleure, c’est de ta faute ! »). Toi qui as toujours été dans le doute. Tu te sens blessée, attaquée, obligé de te défendre et te justifier. De devoir faire cela pour des actes ou des démarches qu’il ne te reprochait pas, avant, quand tu étais la seule femme de sa vie. Maintenant, tu es celle qui éduque mal ses enfants. Ses enfants qui vivent à 550km de lui parce qu’il ne veut pas venir vivre ici ! Lui qui vit seul (enfin normalement) et qui ne doit penser qu’à lui à longueur de journée. « Alors Gérard², tu veux manger quoi ce midi ?; « Gérard, tu veux rester à la maison toute la journée affalé dans le canapé à regarder la télé ? » ; « Dis-donc Gérard, il faudrait penser à se lever, il est tout de même 11h30 et tu n’as rien à faire aujourd’hui ».

 

Des fois, tu voudrais lui dire : « Mais bien sûr que je suis une mauvaise mère. Mais évidemment que là où je leur achetais des fringues 3 fois par mois, maintenant, je ne leur mets que des vêtements troués et tachés ! ». « Mais évidemment que je les laisse souvent seuls à la maison. Et même ailleurs, au supermarché, à l’école ou à la garderie où je les oublie régulièrement, partout où je peux pour m’en débarrasser. » . « Mais bien sûr que je les laisse des heures devant la télé à s’abrutir devant des dessins animés débiles ou des vidéos Youtube non adaptées au lieu de les emmener dans des musées ou tout simplement dans la nature pour les ouvrir à la beauté des arbres, des fleurs et des petits oiseaux. » « Et on ne peut pas pleinement rater une éducation sans leur servir des gros mots à longueur de journée. C’est évident ! Et vas-y que je leur balance des putains et des merde, fais chier ! Et directement à leur encontre aussi, petit con, sale chieuse, vous me pétez les couilles. En espérant bien qu’ils les répéteront afin que tout le monde sache bien à quel point je suis une mère horrible. »

 

Mais tel un fonctionnaire, tu gardes un devoir de réserve. Tu pestes intérieurement. Tu pestes très extérieurement avec des copines, qui ont des ex accusateurs elles aussi. Les oreilles de ces messieurs doivent parfois bien siffler. Parce qu’il faut bien que tu relâches un peu la pression perpétuelle que tu as sur les épaules. Parce que tu as l’obligation de tout faire et de bien le faire, tout le temps. En tout cas, c’est l’impression que tu as ! « Oh non, je ne peux pas lui laisser ce pull, il a une micro tache, son père va le voir ». « Je ne peux pas la laisser partir comme ça, sa queue de cheval ne ressemble plus à rien. Il va croire que je ne la coiffe pas. » « Bon alors, j’ai mis 3 pantalons, 4 pulls et 4 t-shirts, 5 paires de chaussettes et 5 slips au cas où, pour le week-end, je ne voudrais pas qu’il me dise que je les donne sans rien. » « Oh fichtre (et oui, parfois, des gros mots t’échappent en effet), je leur ai crié dessus parce que ça fait 15 fois que je leur demande de débarrasser leurs assiettes, ils vont le dire à leur père qui va me faire une remarque ».

 

Tu vis dans l’angoisse et le stress. Pas étonnant que tu ne sois pas la super Maman que tes enfants méritent et la super Nana que tu mérites d’être. Mais merde, putain, fais chier (oui, parfois tu dis vraiment des gros mots), il faut arrêter de te laisser bouffer, culpabiliser. Non, tu n’es pas parfaite. Tu ne l’étais pas avant, tu ne vas pas l’être maintenant. Oui, tu vas faire des erreurs, tu vas crier, tu vas dire une ou deux grossièretés. Et même que parfois, ce sont aussi des hommes qui se retrouvent avec cette épée de Damoclès du jugement parental au-dessus de la tête et craignent les remarques et reproches de la génitrice de leurs enfants.

Respire. Pète un coup ! Quoiqu’il arrive, tu resteras la mère de tes enfants. Ton ex restera leur père également. Laisse glisser ses maux et ses mots sur ta carapace de mère imparfaite pour que le flot de ses reproches inutiles et non constructifs parviennent là où ils doivent être, les égouts. La vie est trop courte pour se laisser détruire.

16 novembre 2020

Faut que j’vous dise, aujourd’hui, la pression est trop forte

Et depuis hier à vrai dire. Les semaines sont fatigantes. Se lever tous les matins pour le travail et/ou conduire les enfants à l’école. S’occuper des enfants. Faire les lessives. Gérer le lave-vaisselle. Préparer les repas. Nettoyer la maison. Faire des activités avec les enfants. Gérer les devoirs. Préparer les goûters. Ranger. Et répéter encore et toujours, des dizaines et des dizaines de fois les mêmes choses. Alors, parfois, on est épuisé. Un peu au bout du rouleau. Au bout de ses forces, de son énergie et de sa patience. Envahi.e par une fatigue physique mais aussi psychologique.

Alors, on craque. On crie. On s’énerve. Pour des choses qui, avec le recul, ne sont pas toujours très importantes. Mais tout peut prendre des proportions disproportionnées quand on est dans cet état. On perd le contrôle. Le contrôle de la situation. Le contrôle de soi.

On réalise que la pression est parfois trop forte. Le parent solo et particulièrement en garde exclusive, doit assumer tellement de choses. Il doit tout gérer seul au quotidien. Alors oui, on demande aux enfants de participer à la vie du quotidien. En leur demandant de mettre la table et à débarrasser leurs assiettes, en leur demandant de ranger leurs pyjamas et de mettre leur linge dans le panier à linge sale. De petites choses abordables à leurs âges mais qui nous soulage un peu. Un peu, parce qu’il faut sans arrêt leur répéter de le faire et qu’il reste tout de même tant d’autres choses à faire. Et la moindre erreur, la moindre faute, la moindre faiblesse de notre part est jugée. Depuis quelques mois, je dois régulièrement essuyer les reproches du père absent mais qui se permet tout de même ses remarques acerbes. Les ex beaux-parents qui s’y mettent avec de petites remarques sournoises en soulevant que le jean de la petite était troué ou que le grand a besoin d’un coupe-vent pour le sport. Parce que tout ce que l’on va mal faire va être soumis au regard d’autrui pour être jugé. Et parfois, c’est par nos propres enfants qu’on est jugé. On n’est pas à la hauteur. On les gronde, on les embête, on leur crie dessus, on les punit. Alors, on devient pour eux un parent horrible, méchant, qu’on n’a pas envie d’aimer. Parce qu’il est plus facile de nous signaler tout ce qu’on fait mal plutôt que de noter tout ce que nous tentons de positif. Faire des crêpes alors qu’on est nulle, laisser regarder des dessins animés, faire une sortie, préparer un plat tous ensemble, faire une activité artistique, jouer ensemble, faire des câlins, lire des histoires, aller voir des copains ou les inviter à la maison. Non, on se sent sans cesse juger et en faute. On s’épuise pour éviter ces jugements. En vérifiant les vêtements mis dans le sac afin de s’assurer qu’aucun ne soit taché ou troué par exemple.

C’est plus facile pour l’autre parent. Celui qui est loin. Celui qui voit les enfants moins souvent. Celui qui a une plus grande aisance financière. Celui qui va les couvrir de petits cadeaux. Celui qui va les emmener dans plein d’endroits sympas alors qu’il ne le faisait pas spécialement avant. Forcément, à côté, le parent du quotidien est tellement moins fun. Tellement moins sympa.

On craque. Parce qu’on ne peut rien dire. Parce que les enfants ne doivent pas savoir à quel point c’est difficile pour nous d’être deux parents en un. De n’avoir personne sur qui s’appuyer ne serait-ce qu’une demi-journée quand on est épuisé. Que l’autre se permet des remarques alors que c’est lui qui a fait le choix d’être loin de ses enfants. Que l’autre vous accuse de vouloir le soumettre à vos volontés, qu’il soit à votre disposition alors que c’est lui qui change sans cesse les dates où il doit avoir les enfants et que vous devez tout le temps vous adapter à son emploi du temps et ses envies. Que parfois, nous sommes en plein paradoxe à vouloir qu’ils aillent vivre chez l’autre tellement on est épuisé tout en voulant les garder avec nous parce qu’on ne peut pas vivre sans eux.

Alors, on pète des câbles parce qu’à force de tout supporter, la pression finit par être trop forte. Tout nous submerge. On perd le contrôle et on voudrait juste que tout s’arrête. On se retrouve à craquer chez soi, après avoir conduit les enfants à l’école. On pleure en débarrassant le lave-vaisselle. On multiplie l’usage de mouchoirs en triant le linge. On ne veut pas garder pour soi cette souffrance.

Alors, je finis par déverser mes mots comme je déverse mes larmes. Pour me soulager. Pour évacuer. J’aimerais pour me libérer. Mais je sais que l’épée de Damoclès reste au-dessus de ma tête. Je voudrais fermer les yeux et m’évader. M’endormir pour un sommeil où mes songes ne seraient pas envahis par leur père. Me reposer. Reprendre des forces. Des forces pour affronter tout ça et tenir. Tenir et résister. Être forte.

 

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27 octobre 2020

Faut que j’vous dise, on vit dans la contradiction, l’absurde, l’incohérence

Il ne vous aura pas échappé que nous vivions des temps exceptionnels. Depuis quelques mois, nous devons sans cesse nous habituer à de nouvelles façons de vivre, de sortir ou justement de ne pas sortir.

On peut comprendre l’obligation du port du masque. On peut entendre le couvre-feu. Mais on ne peut s’empêcher de pointer du doigt des incohérences et se poser des questions.

Plus d’une personne aura déjà souligné l’absurdité d’empêcher les artistes et le monde du spectacle vivant de faire profiter pleinement le public d’un divertissement bienvenu, quand d’autres lieux n’ont pas de limitation. On nous parle de distanciation sociale. On nous invite à ne pas être trop proche de nos concitoyens. Un à deux mètres entre les gens, un à deux sièges. Dans les espaces publics comme le lieu où je travaille, nous devons éclater les groupes. Ils sont venus à trois pour travailler ensemble. Peut-être ont-ils partagé un repas ce midi, peut-être étaient-ils côte à côte dans la rue pour venir jusqu’à nous. Et nous avons dû leur demander de s’installer sur des tables différentes.

Et c’est là que l’absurdité et l’incohérence règnent. Parce que ces personnes qui sont venues travailler, le public qui se déplace pour un spectacle prendront ou auront pris les transports en commun. Des transports où ils se seront retrouvés à moins d’un mètre d’inconnus, quand ce ne sera pas presque collés à eux aux heures d’affluence.

Comment expliquer aux gens qu’il faut éviter le contact quand ils ont dû s’entasser dans un métro ou dans un train ? Comment faire accepter aux gens qu’ils doivent se badigeonner les mains de gel hydro alcoolique pour la énième fois de la journée, sésame pour venir tripoter nos documents ou des vêtements alors qu’on n’est finalement pas sûr de la durée de vie du virus sur ces objets ? Comment être sûre de la fiabilité d’une quarantaine qui ne cesse de se réduire ? Comment expliquer à ses enfants qu’on peut sortir jusqu’à pas d’heure alors que la ville voisine a un couvre-feu à 21h ?

On se retrouve à faire des bisous à nos enfants qui nous rejettent parce qu’ils ne veulent pas avoir le « cona virus » alors qu’ils vont toucher à tout dès qu’ils seront au supermarché pour ensuite mettre leurs mains sur leur visage !

17 mai 2020

Faut que j'vous dise, "Journal de Nord - Jour 61"

Dimanche 17 mai 2020 – Jour 61

7e jour de déconfinement. 44e jour de traitement.

Cela fait fort longtemps que je ne m'étais pas endormie avant 23h. Et j'ai dormi jusque 9h30, j'espère que je serai en forme. Nous avons pris un copieux petit déjeuner. Le repas de ce midi sera donc frugal.

J'ai de nouveau laissé mes petits virus retourner le salon pour faire des cabanes. Je peux à peine circuler. Ce n'est pas gênant tant que cela se passe bien. Mais l'aîné a commencé à devenir un peu trop agressif verbalement à mon goût. Les gros mots commençaient un peu trop à fuser. Alors, je l'ai envoyé dans sa chambre pour qu'il se calme mais je crains qu'il ne soit encore plus d'humeur insolente.

Nous avons déjeuné avec des restes. Les enfants se sont régalés. Ils ont tranquillement regardé la télé jusqu'à ce que j'estime qu'il était temps qu'ils arrêtent pour prendre l'air. Ainsi, goûter et lunettes de soleil dans le sac, nous sommes de nouveau partis à la (re)découverte de la faune et de la flore des lacs. Je suis contente car les enfants ne râlent pas et ne rechignent pas à faire ces balades, ce qu'ils font habituellement. Mais la petite reste têtue et son comportement gâche un peu la balade. Nous avons pris le soleil et écouté le chant des oiseaux pendant près de deux heures. Nous avons croisé beaucoup de gens mais surtout, nous avons vu une pauvre mésange charbonnière qui semblait rencontrer quelques difficultés à retourner au nid.

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Pendant que je faisais chauffer nos lasagnes, j'ai demandé aux enfants de ranger le salon (il leur fallait notamment remonter tout ce qu'ils avaient descendu de leurs chambres).

J'ai presque réussi à les mettre au lit à une heure raisonnable. Je doute qu'il en soit de même pour moi.

 

Au menu du jour

Déjeuner : poêlée campagnarde et poulet riz sauce béchamel

Goûter : gâteau

Dîner : avocat et lasagnes maison

 

Points positifs, petites victoires

Une promenade riche en découvertes

 

 

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