Faut que j'vous dise, poils, cheveux, même combat

Complices dans le méfait, unis dans le crime. Maléfiques, ils sont un cauchemar qui toujours se renouvelle.

Après le poil, sournois qui s'obstine à repousser, le cheveu blanc.

Je me souviens encore de la première fois où le premier d'entre eux a sorti son follicule de ma tête magnifiquement chevelue et surtout dépourvue de blancheur. J'étais trop jeune pour connaître ça. Et pourtant, il était là. Fier, il me narguait du haut de mon crâne. J'étais sous le choc. « NNNOOONNN !!! Ça n'est pas possible. Pas moi, Pas un cheveu blanc. Mais j'ai à peine 20 ans ! »

Puisqu'il avait décidé de me pourrir la vie, je n'allais pas rester sans me défendre. Je l'ai alors arraché sans vergogne et sans douleur (enfin, presque, il restait la douleur psychologique). Je l'ai observé. Il faisait moins le fier, ridicule et faible entre mes doigts. J'ai fini par le jeter, sans le moindre regret.

Depuis, cette espèce capillaire s'attaque régulièrement à moi. Ils sont d'une incroyable résistance et parviennent à se reproduire, on ne sait comment mais s'ils ont tous été exterminés. Provocateurs, les quelques rebelles albinos apparaissent toujours au sommet, comme pour me dominer. Ils me regardent de haut pour être sûrs d'être vus. Le plus souvent, je ne fais pas de quartier et les élimine sans état d'âme. Je n'ai pas peur de cette croyance qui dit : « Si t'en arraches un, il va en repousser dix ! ». Foutaises ! Un seul bulbe détruit ne donnera pas naissance à plusieurs cheveux malfaisants et décolorés. Et puisqu'on en parle, les couleurs sont une autre arme pour lutter contre eux. Mais voilà, la dernière fois, j'ai juste fait un balayage et ça ne couvre pas toute la chevelure. Alors certains sont encore là, visibles, source de mon désespoir, ils me rappellent que je vieillis.

Méfiez-vous les « pâles du bulbe », les « sans mélanine », bientôt, je ferai une nouvelle coloration... intégrale !