Faut que j'vous dise, faut vraiment que je retrouve ma ligne
Ce matin, j'ai été contrainte de mettre un jean que je ne mettais plus depuis quelques semaines parce qu'il avait un peu craqué ! Mais les deux jeans à ma taille étaient en attente de lessive. Je suis une femme pleine de ressources. Certes, les jeans troués sont à la mode mais le froid glacial qui s’immisce sous mon pantalon de sa caresse froide m'intéresse moyennement. J'ai donc enfilé un leggins par dessous et le tour était joué !
Malgré tout, je me suis sentie toute serrée, pas à l'aise dans ce jean qui m'allait pourtant bien il n'y a pas si longtemps. Je ne voulais même pas oser y penser, au fait que, peut-être, éventuellement, je n'étais pas serrée juste parce qu'il n'avait pas encore été porté depuis la dernière lessive mais parce que... j'avais... grossi. Je préférais me voiler la face, c'était plus agréable.
Mais tout cela était sans compter sur le coup de grâce que je reçus plus tard. Je m'étais rendue à une réunion. Ma collègue, responsable de la médiathèque où nous nous réunissions, vient vers moi, le regard insistant sur mon ventre. Elle commençait à esquisser un sourire. Je m'empresse de lui dire, gênée et un peu complexée : « Ouais, j'ai pas encore tout perdu. ». Et comme si cela ne suffisait pas d'avoir pointé le doigt (même la main à vrai dire qu'elle avait déjà commencé à poser sur la zone engraissée) sur le complexe sensible, elle rajoute, ne semblant pas avoir saisi mon malaise et ma gêne : « Je pensais que tu attendais le deuxième. »
Ca y est. J'ai entendu la phrase fatale. Celle qui vous rappelle sournoisement que vous avez conservé un souvenir de votre grossesse qui n'est pas le plus agréable et qui s'affiche bien malgré vous et vos tentatives désespérées de le dissimuler. Vos rondeurs disgracieuses qui prennent un malin plaisir à se mettre en évidence quelque soit la tenue adoptée. Pourtant, j'ai essayé. J'ai tenté de reprendre le sport, la natation notamment. Mais j'ai du mal à trouver le temps d'y aller. J'ai repris les abdos le matin, mais les exercices ne semblent pas très efficaces. J'ai essayé à un moment de faire attention à ce que je mangeais mais peine perdue. Cette protubérance ventrale horrible ne me quitte plus. Je tente alors, dans un dernier geste de sauvegarde de ma dignité et du souvenir de mon ventre plat de jadis, de rentrer ma bouée dès que possible pour donner l'illusion qu'elle n'existe pas. Je ne devais vraisemblablement pas être très attentive à cette pratique puisqu'elle a été vue.
Enfin maintenant, je ne peux plus le nier, il faut vraiment que je me foutes au régime. Fais ch*** !