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Faut que j'vous dise
Faut que j'vous dise
  • Blog composé de billets d'humeur sur la vie quotidienne de son auteur, mais aussi sur l'actualité. Il comporte également des rubriques, celle de Super Sponge Girl ou encore un recueil décalé de "pensées philosophiques".
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20 mars 2020

Faut que j'vous dise, "Journal de nord - jour 4"

Le vrai, du jour ! Pourvu qu'il en soit toujours ainsi. Je pense à me scarifier de petits bâtons qui symboliseraient chaque jour de ma séquestration par mes monstres, que je nomme désormais mes virus personnels.

 

Vendredi 20 mars 2020

5e jour à jouer les maîtresses. 4e jour de confinement.

La journée commence bien. Je ne suis pas encore sortie de la chambre que j'entends la petite parlait fort pour ne pas dire criait. Puis, je l'entends pleurer. Lorsque je descends, le grand et elle sont séparées par l'escalier. Elle m'apprend alors que son frère lui a donné un coup de poing dans le flanc. Romain rapidement « pris la mouche », passant les détails de sa tyrade exprimant sa colère. La journée s'annonce donc longue et éprouvante.

Nanou a un peu travaillé. La Crapouille ayant rapidement exprimé son refus de faire le sien, il a été envoyé dans sa chambre. Et la petite aussi après avoir fini son travail. Ce qui m'a vaguement permis de finir mon bouclier (voir "journal de nord - jour 3") et réfléchir à l'accrochage de nos œuvres.

La Crapouille a fini par descendre de meilleure humeur et a joué avec sa sœur le temps que j'accroche nos peintures et prépare le repas.  Ce repas fut l'occasion d'en apprendre beaucoup sur mon avenir. Nanou sera la Maman et B., le Papa quand d'un autre côté, La Crapouille sera le Papa et moi la Maman. Puis, j'ai appris que B.serait mort quand il serait guéri. J'ai soulevé l'absurdité de guérir pour mourir. Donc finalement, tous les papas sont en vie mais les mamans meurent. Finalement, que ce petit inconfort dans ma poitrine soit le maudit virus qui nous confine et finisse par m'emporter ! 

L'aïné allait donc beaucoup mieux puisqu'il s'est lancé dans un jeu avec sa sœur qui nécessitait de retourner le salon. Et quand Maman demande de ranger, les enfants se sont permis bien évidemment de râler et ont rangé du bout des doigts ! Je les ai menacé de partir faire les courses de survie seule mais l'aîné ne me croit plus. Alors, j'ai enfilé mes chaussures, préparé les sacs, mis mon manteau. Les enfants se sont étonnamment activé plus vite. Et quand j'ai quitté la maison en fermant derrière moi ce fut pour entendre leur cri de détresse et de protestation de l'autre côté de la porte. Avais-je réussi à leur faire peur ?

 

Les rayons reflètent mon niveau d'énergie, vidés. Ma patience, au plus bas. Mes ressources, prises d'assaut par mes petits virus personnels. Je suis dépitée. La bêtise des gens est donc sans limite. Le PQ, je m'y attendais et j'ai dû me résoudre à faire une infidélité à mon Moltonel © chéri pour la marque du magasin qui promet une quadruple épaisseur. Sans surprise, le rayon des pâtes et riz est toujours aussi triste d'absence. Nous parvenons tout de même à sauver un paquet de nouilles de sa solitude. Mais ce que je déplore le plus, c'est la razzia sur le pain de mie. Je ne la comprends pas pour le pain de mie. Est-ce que tout le monde a prévu de faire des croque-monsieur ? Et les œufs ? Je peux le comprendre, ça sert dans de nombreuses recettes et préparations. Mais là, vraisemblablement, tout le monde s'est décidé à faire tout ce qui est possible et imaginable avec des œufs ! Adieu, crêpes, gâteaux et autres béchamel. Il ne me reste qu'un œuf qui sera notre précieux pendant quelques jours. Un vendeur m'a conseillé d'avoir une poule ! Dans ma cour de 2m² ! Je regrette de n'avoir personne qui puisse me fournir. Mais où vais-je trouver un dealer d’œufs et de pain de mie ?

 

Et où vais-je trouver la force de supporter le confinement de mes enfants et le comportement qui en découle ? Et les gros mots que mes pauvres oreilles doivent entendre (en plus de ceux que je prononce!). Au moins, ces mots d'oiseaux qui échappent à la bouche de moins en moins innocente sont l'occasion de faire une recherche dans le dictionnaire et d'en copier les définitions !

 

Le difficile confinement d'un parent isolé. Être seul(e) pour tout faire, tout affronter, tout cuisiner, tout faire apprendre, tout surveiller... Et en même temps, ne jamais être seul(e), ne pas avoir de temps pour soi, avoir une pause, une récréation. Savoir que cette situation qui était déjà particulièrement difficile à vivre quand le COVID-19 était encore à distance, n'est pas prête de s'arranger, bien au contraire. Je ne artage pas l'ampleur totale de mon désarroi, voire de mon chagrin de peur d'enfoncer les peut-être quelques lecteurs que j'aurais. ! Et en plus, mon nouveau tire-bouchon (qui ne vaut pas tripette) m'a lâché !

 

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Au menu du jour

Déjeuner : steaks de thon, perles de blé et mousse de légumes (brocolis/courgettes ou potiron)

dîner : Lasagnes pour l'aîné, Tagliatelles carbo pour la petite et Tortellonis à la crème pour Maman

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