Faut que j'vous dise, "Journal de Nord - jour 57"

Mercredi 13 mai 2020 

3e jour de déconfinement. 40e jour de traitement.

Ce matin, j'avais laissé le réveil. Pour pouvoir davantage apprécier de ne pas devoir me lever. Je me suis laissée porter par mes pensées tout en entendant mes enfants jouer au_dessus de moi et émettre de gros boums.

Même si nous étions mercredi, un jour de repos scolaire, j'ai tout de même souhaité faire un petite séance d'anglais. Cela faisait longtemps que nous n'avions plus travaillé cette matière et il fallait écouter une chanson pour apprendre les mots de la famille. Je n'ai pu m'empêcher de pousser un peu plus loin en travaillant sur le vocabulaire mais aussi sur les jours de la semaine et les couleurs.

Puis, il a fallu se bouger un peu pour être dans les temps pour le reste du programme. Bien sûr, il a fallu demander plusieurs fois pour que les enfants agissent et répéter plusieurs fois les mêmes choses (où on allait, ce qu'on ferait...). J'ai déposé mes petits virus et des cartons chez leurs grands-parents, puis je me suis rendue chez une amie pour la conduire... dans un centre commercial. Comme beaucoup de parents, elle devait refaire un peu la garde-robe de ses enfants. Équipées de nos masques, nous avons suivi les flèches et autres directives pour respecter les distanciations. Je me suis crue dans un roman d'anticipation pour ado ou dans un épisode à la Black Mirror. J'observais tous ces gens qui portaient des masques, tout en entendant l'annonce diffusée expliquant comment respecter les règles de sécurité sanitaire. De la science-fiction, nous vivons dans l'imagination d'un.e auteur.e ou scénariste pessimiste sur l'avenir de l'humanité. Et je me suis engouffrée dans cette histoire en peaufinant mon rôle. Je me suis prise en photo avec mon masque immaculé qui couvrait mes lunettes de buée à chaque expiration et l'ai publiée sur réseau social. Je respectais les règles. Je me suis mis du gel hydro-alcoolique et ne touchais à rien dans les magasins, j'osais à peine effleurer de mon regard les vêtements qui me faisaient de l’œil. Finalement, nous n'avons fait que peu de magasins et avons davantage opté pour des achats culturels et ludiques que vestimentaires.

Pendant ce temps, mes petites lucioles ont continué à creuser une piscine dans le jardin de Papy, ainsi que des douches et même un petit parking. Non, ils ne sont pas exploités. Ce sont des bâtisseurs, des constructeurs. Qui mettent de la terre partout mais dans une zone délimitée. Nous sommes rentrés avec des crêpes, une nouvelle formule avec une nouvelle farine. Nous sommes des testeurs !

Les crêpes étaient bonnes, même si j'avoue avoir eu des difficultés à en sentir le goût avec le fromage à raclette et le poivre que j'avais mis dans les miennes !

Le coucher a été compliqué. Je commençais à fatiguer et donc, à perdre patience. Roxane aime de plus en plus trouver des excuses pour ressortir de sa chambre et ne pas se coucher. J'ai déjà le grand qui lit jusqu'à pas d'heure. Alors, j'ai refait des câlins et des bisous à la petite (quelle horrible souffrance elle m'inflige!) et une séance de relaxation pour le grand l'invitant à s'envoler sur le dos de son doudou hibou.

Et maintenant, une crêpe au chocolat pour une Maman qui l'aura bien mérité.

Au menu du jour

Déjeuner : cordon bleu, petits pois et frites

Goûter : gâteau au chocolat, beignet au chocolat

Dîner : crêpes salées et sucrés

Points positifs, petites victoires

Une sortie dans le monde sans attestation. Des câlins et des bisous.