Faut que j'vous dise, ma vie est une oeuvre d'art
Seulement, elle ressemble davantage à un Picasso qu’autre chose. Déstructurée, chaotique, où tout se mélange, semblant ne ressemblait à rien. Pourtant, du chaos et du désordre peut naître la beauté.
Bien souvent, j’ai l’impression d’être Le cri de Munch face aux affres de ma vie. De ce fait, j’ai le sentiment de ressembler à La colonne brisée de Frida Kahlo, tant mes souffrances et douleurs me rongent, me détruisent, me brisent.
Dans les moments de doutes et de désespoir, je me sens tel Le voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich. Seule face aux tourments, aux éléments déchaînés sur lesquels on n’a aucun pouvoir. Oh, je ne suis pas complétement seule. D’abord, parce que j’ai mes deux virus personnels qui n’hésitent pas à se rappeler à mon bon souvenir à base de « Maman ! » ou de dispute entre eux dès que je ne suis plus dans la pièce. Parce que ma liberté commence… ben, même pas quand je suis aux toilettes puisque ma fille y vient pour me rapporter les vilains mots de son frère ! Ensuite, parce que j’ai encore un peu de famille pour me soutenir et me rappeler que j’ai encore quelques racines. Enfin, parce que j’ai des amis formidables avec qui me plaindre, pleurer mais aussi rire, partager, échanger et être moi, sans me prendre la tête. Dans ces moments partagés avec tous ces êtres qui m’entourent, la légèreté de l’instant peut m’envahir. La douce chaleur de leur présence se pose sur moi comme les touches de soleil viennent toucher les protagonistes du Bal de Moulin de la Galette de Renoir en perçant les ombres.
Mais je continue à me sentir seule. Là où je m’imagine vivant Le baiser de Rodin ou de Klimt, les hommes ne semblent me voir que comme L’origine du monde de Courbet ou Le viol de Magritte. Certes, je ne suis pas forcément classique et présente plutôt un penchant pour le surréalisme. Mais l’est-ce tant de préférer vivre une relation un peu comme L’amour à l’espagnole de Jean-Baptiste Le Prince ou dans une œuvre Keith Haring plutôt que de n’être que Le Verrou de Fragonard ou ce que représente La valse de Camille Claudel.
Et si l’amour ne vient plus jamais à ma rencontre, peut-être finirai-je avec ma vieille pote comme Les vieilles ou Le temps de Goya plutôt que comme un portrait de James McNeill Whistler !
Ps : J’aime bien la sélection de ce blog.